D'abord une présence,
Oui, ce fut d'abord une présence,
Un doux murmure à mon oreille,
Un souffle chaud et enveloppant,
Une aura de lumière se faisait tout autour de lui
Et nimbait toutes choses et êtres,
Auprès de lui régnait le calme et la stabilité,
Auprès de lui cessait le bruit et la fureur,
Il était comme un roc dans les ténèbres,
Un fanal dans la nuit noire de mes angoisses,
Un havre tant attendu dans l'ouragan de mes terreurs,
Le déferlement des peurs ultimes
Cédait devant le marbre inaltérable des ces certitudes,
Il restait là, debout,
Tranquille et paisible,
Attendant le prochain assaut des forces disséquantes du Néant,
Jamais il ne faiblît,
Le port assuré,
La porte de l'indicible était grande ouverte devant lui,
Le sang s'écoulait à gros bouillons
Par mille blessures invisibles,
Il se faisait toujours présent,
Faisant agir la magie de son verbe,
Même quand il ne disait mot,
Une main amie surgissait à travers le gouffre
Des souffrances,
Une main amie se tendait et je la saisis
Et plus jamais je ne la lâchais.