Par-delà les nuits d’obscurité
Et l’effroi des nuits sans lune,
Je serais celle qui n’est pas encore,
Les doigts froids de la mort blanche
Se referment pour moi,
Et lentement je murmure à ton oreille,
A demi asphyxiée,
Au sein de la nuée d’étoiles qui défilent dans ma tête,
« Je serais ton absence »,
Et le mince filet d’air déjà s’échappe,
Et bientôt, je ne suis plus,
Ou plutôt, je ne suis pas encore advenue
Des ombres de mes ancêtres autrefois défunts,
J’habite leurs corps,
Et leurs souffles chauds bien vite m’environnent,
Je suis enfin née,
Frêle bulle d’espoirs aussi légère
Qu’une aile d’oiseau au printemps,
Fertile promesse d’enfantement du vivant,
Par –delà les nuits d’obscurité,
Et l’effroi des nuits sans lune.