Une ombre joue sur ton visage,
Tachetée comme léopard,
Ta peau illumine
Dans l’obscurité fraîche de la demeure,
C’est l’été,
Il règne comme une odeur
De fruits mûrs
En cette fin d’après-midi,
Le vent parcourt en ondes gracieuses
Les champs bleus de seigle,
J’entends au loin la cascade,
Souvenirs de rumeurs marines,
Et soudain, je vois l’océan dans les blés,
Et moi, amiral de la mer océane,
Je fends les flots des souvenirs,
Penchée à la proue de mon vaisseau,
C’est l’été,
Le temps s’est comme suspendu,
Un rayon de soleil, oblique,
Griffe d’or le sol devant moi,
Et je deviens le murmure des abeilles
Dans la vigne vierge,
Je ne suis plus qu’un son,
Qui éclabousse de lumière
La maison toute entière,
Le jardin,
Tout éclatant dans sa parure d’or.